Bol disco

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© Photo B. Reverdy Graphiste M. Safatly

dimanche 5 janvier 2014

Quelques questions à Philippe Gonin, auteur de The Cure Pornography


Philippe Gonin – Droits réservés

Qu’est-ce qui vous a amené à choisir Pornography en particulier ?
Les quatre premiers albums de Cure et en particulier ceux de la trilogie « glacée » (Seventeen Seconds, Faith et Pornography) sont parmi les meilleurs du groupe. Sombres, parfois âpres… ils restent pour moi (avec le recul des années) ceux que j’écoute aujourd’hui le plus volontiers (avec The Head on The Door et Disintegration). Ils ont quelque chose d’intemporel…
Pornography est le second album que j’ai acheté d’eux (le premier était Faith)… J’étais (et suis toujours) fan du Floyd et j’avais entendu dans une boutique de disques d’occase Seventeen Seconds. J’ai cru y retrouver (avec ma connaissance à l’époque de tout un tas de musique et d'albums) des atmosphères floydiennes… celui des années 1968-1970… Je suis devenu « curiste » avec cet album.

Comment vous êtes-vous approprié la ligne éditoriale de la collection ?
Facilement au moment de l’élaboration du projet, plus difficilement au moment de la rédaction. Tant de choses à dire et en même temps conserver une distance. Il ne me fallait surtout pas écrire un livre de fan mais quelque chose qui puisse décrypter la démarche créatrice… Comment on fait un album ? et comment a été réalisé celui-ci ?


Vers quelles sources vous êtes-vous tourné pour recueillir vos informations, dont certaines sont inédites ?
Dans le domaine du rock, il y a désormais des sources et des études universitaires (souvent anglo américaines d’ailleurs) qui conceptualisent l’étude des “popular music” qu’on appelle chez nous (le terme est affreux) les « musiques actuelles »… Il est vrai qu’en France, ce domaine de recherches est aujourd’hui encore envahi par les sociologues et que (pour le rock au moins) peu d’études de types analytiques et musicologiques existent (l’analyse des musiques actuelles reste encore, méthodologiquement parlant, un domaine en friche). Il y a dans ce bouquin quelques pistes qui montrent vers quoi on peut se diriger (notamment les outils informatiques). Très modestement bien entendu car il ne s’agissait pas de faire un ouvrage universitaire.
Les autres sources restent la presse musicale (dont il faut parfois prendre les infos avec du recul), les critiques de disques qui permettent de mesurer l’impact d’un groupe ou d’un album dans son contexte historique et, les « témoins ». Ici, celui de Phil Thornalley, le producteur. Les membres de Cure n’ont pas été interrogés… Non qu’ils soient inaccessibles mais il faut parfois un temps très très (trop) long pour les atteindre…

Que reste-t-il d’un tel album quand on l'a étudié sous toutes les coutures pendant des mois ?
Avec Pornography ? Tout. Cet album est d’une telle richesse que l’étudier sous toutes les coutures a au contraire redynamisé mon écoute en m’obligeant à aller chercher des choses que, honnêtement, je n’avais pas entendues jusque là ou plus exactement pas consciemment analysées.

Avez-vous des souvenirs de The Cure en concert ?
Plein ! C'est d’ailleurs le premier groupe que je suis allé voir en concert. C’était le 5 juin 1982 au Palais d’Hiver à Lyon. Je me souviens que dans un pogo sur Primary m’être pris une canette sur la tête… Moment très fort pour moi (premier concert !) pour un groupe en délisquescence ce que, bien entendu, je ne savais pas.
J’ai vu le groupe une bonne dizaine de fois par la suite et garde précieusement un ticket de concert dédicacé par le groupe de la tournée The Top (avec Thornalley à la basse !). Je les ai vus pour la dernière fois en 2005 je crois… (peut-être 2002, c’était une tournée Europe 2 avec quantité d’autres groupes…)

Où sont vos vieilles cassettes ?
Chez moi ! ainsi que les albums en vinyle et les 45 tours (Killing an Arab, A Forest… Primary en maxi et Charlotte Sometimes – celui de 81, pas la réédition de 86) et quelques raretés (le flexipop avec la première version de Lament. Sans compter les pirates achetés sous le manteau à l’époque… J’avais un copain qui trafiquait dans ce business. Je garde précieusement (je l’ai numérisée d’ailleurs) le pirate du concert du 5 juin 82… Pour l’anecdote, c’est mon ami qui enregistrait, aidé par une fille qui quelques années plus tard allait devenir la bassiste de mon groupe…

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